04.02.2021

E Bléck op d’Ausstellung “Ballroom Glitch”

 

Family Tree (2020) –  Anne Lindner

L’œuvre représente un arbre généalogique revisité, développé en vertical pour souligner la connotation de descendance et de continuité qui ne donne pas cette impression de dispersion et de d’affaiblissement comme dans une représentation classique d’un arbre ramifié.

Le concept de famille se développe avec une forte puissance et suggestion sous les coups de pinceaux d’Anne Lindner. La verticalité du format incarne le pilier que l’institution familiale représente pour les plus chanceux d’entre nous ; que ce soit la famille d’origine, une qu’on trouve, ou celle qu’on se crée.

La famille est une continuité, pas seulement ou pas forcément biologique, mais avant tout, culturelle. Elle se transmet par le biais des processus d’apprentissage et d’échange dans l’objectif de perpétuer des habitudes, des mœurs, des traditions, des goûts, des points de vue. Tout cela pour surmonter la mort.

Il ne s’agit donc pas de vie et de mort à percevoir comme un binôme, mais de la circularité de l’éternel retour de la vie, marqué par la capacité de se projeter dans le futur et au-delà de la mort, par la joie de partager les progrès avec nos bien-aimés, ainsi que la participation innée à la souffrance de ceux-ci.

Parfois, dans sa reproduction d’une certaine immobilité comportementale, la famille peut aussi apparaître comme une entité négative, de laquelle on a tendance à s’échapper, tout en conservant une force centripète inéluctable, la désirant et la répudiant à la fois.

Le sens de la circularité et du retour s’exprime à travers le cercle. Cette figure géométrique est la base pour plusieurs éléments : les têtes, les bulles, les orbites, les seins, la « présence rouge » qui règne sur de la composition. Cela donne l’impulsion vitale au cœur de la matriarche, qui, à son tour, donne la vie par sa bouche (chez Anne les représentations anatomiques sont toujours arbitraires, ainsi qu’ambivalentes) à une petite créature qui se trouve en position fœtale dans la « présence rouge », à laquelle elle est reliée par des fils très fins et marqués.
Ce système circulatoire représente le principe primordial d’une progéniture. La matriarche, qui revit constamment dans cette lignée, à travers le véhicule culturel par excellence tel que la langue maternelle. Peut-être aussi, c’est pour cette raison que la bouche est caractérisée par une pigmentation fortement marquée. La bouche est reliée au cœur; et, pensant à Angela, n’oublions pas que la mère est une figure de référence, le tout premier exemple, elle est le soutien, la destinataire de notre recherche d’approbation, notre point de comparaison dans la recherche de nous-mêmes.

Venez découvrir cette œuvre au « Schëfflenger Konschthaus ». Vous y découvrirez une multitude de messages qu’elle peut encore vous dévoiler.

 

L’exposition est ouverte jusqu’au 13 février.